La rentrée politique est là et l’atmosphère est déjà irrespirable à gauche. Tantôt on se traite de tous les noms par Twitter interposé (je n’arrive pas à dire X). Tantôt on siffle les alliés qu’on a invité aux universités d’été. Ou mieux, on se dispense d’en inviter pour rester entre soi. Plus grave, pour se voir délivrer d’absurdes brevets d’honorabilité politique accordés par des autorités politiques ou médiatiques très contestables, on se soumet sans rébellion aux injonctions qui réduisent un homme à ce qu’on dit de lui, une femme aux vêtements qu’elle porte, effaçant au passage ce qu’ielles disent ou font.
De tout cela ne ressort logiquement que division, trouble et tohubohu qui, si rien ne change, conduiront la Nupes au cimetière à brève échéance.
Pourtant, entre le terrible coup de marteau budgétaire que le gouvernement s’apprête à asséner sur nos services publics, la situation alarmante de millions de familles percutées en cette rentrée par l’effondrement de leur pouvoir d’achat, et les crises planétaires qui se potentialisent et préparent un possible embrasement général, l’heure devrait être à bâtir de toute urgence une coalition de l’espoir.
À force de faire prévaloir les petits calculs boutiquiers plutôt que de construire un front commun des forces de la gauche et de l’écologie, nous allons finir par confirmer que seules la droite et l’extrême droite sont conséquentes en France et en Europe, avec un projet clair, un récit intelligible et une stratégie convergente donc conquérante.
À gauche, c’est l’esclandre et l’irresponsabilité qui ont le vent en poupe. Entre ceux qui sont décidés à profiter des européennes pour regagner des parts de marché, ceux qui veulent juste préparer le grand pugilat de 2027, ceux qui s’inventent des désaccords qui n’existent pas, ceux qui en approfondissent d’autres qui existent sans chercher les moyens de les dépasser, ceux qui dégainent des candidatures extravagantes pour déstabiliser les uns ou contrer les manœuvres des autres, et ceux qui parlent d’unité tout en organisant l’inverse, on n’est pas sorti de l’auberge.
Alors que la suprématie idéologique de l’extrême droite se confirme et annonce sa conquête imminente du pouvoir, cette inconséquence est proprement insupportable au communiste que je suis. Faudra-t-il en appeler à nouveau à la population, aux électrices et électeurs de gauche, à ceux-là mêmes qui ont imposé aux partis de gauche lors des législatives de 2022, l’unité dont ces derniers ne voulaient pas ?
Tout à fait d’accord… et l’attitude de l’actuelle direction devient totalement insupportable, quand elle ne donne pas honte… je suis désespéré et … a bout de nerf!
Il faut faire quelque chose, donner un autre visage, produire un autre discours… faire réfléchir à une sortie du capitalisme.
Je découvre ce billet avec deux mois de retard. Les terribles évènements survenus au Proche-orient ces derniers jours, et leurs répercussions sur la gauche française ne peuvent que confirmer les appréhensions de Frank.
L’oligarchie française doit bien jubiler devant le champ de ruine que constitue aujourd’hui la NUPES.